Rajae Belmlih (22 Avril 1962 – 2 Septembre 2007) fut l’une des plus grandes voix de la chanson marocaine. Elle laisse derrière elle un enfant âgé de 5 ans.
Le Maroc fait la connaissance de Rajae Belemlih dans les années 80 lors de son apparition dans l’émission « Mawahib » que présente Abdenbi El Jirari. La voix de la jeune femme est telle que sa carrière démarre immédiatement. Mais loin de prendre la grosse tête, Rajae Belemlih poursuit ses études en lettres et décroche sa licence à la Faculté de Rabat.
Après avoir enrichi le répertoire de la chanson marocaine avec des titres inoubliables à l’instar de la sublime chanson « Ya Jara Wadina » en 1986, Rajae Belemlih quitte son pays natal, au début des années 90, afin poursuivre son rêve de chanteuse étoile au Caire, l’industrie de la musique étant plus développée en Egypte à l’époque.
C’est ainsi que Rajae Belmlih sort « Sabri Alik Tal » en 1994 et reçoit une récompense lors du Festival International du Caire de la Chanson Arabe en 1995 ainsi qu’un autre, la même année à L’Opéra du Caire, grande maison de la musique arabe et légendaire scène sur laquelle se sont produits les plus grands noms depuis des décennies.
Ayant toujours collaboré avec les plus grands compositeurs de l’époque tels que Mohamed Diae, Salah Chernoubi, Jamal Salama ou encore Hilmi Bakr qui lui confectionnaient des albums à la hauteur de sa voix magistrale et son talent immuable.
Rajae Belmlih sort « Ya Rhayeb » en 1996 et est récompensée une nouvelle fois au Festival du Caire puis à celui de la chanson tunisienne.
L’album « Ietiraf » est disponible en 1998 et en 1999 L’UNICEF sacre Rajae Belemlih ambassadrice pour ses contributions caritatives, profondément humaines et artistiques.
Pourtant souffrante d’un cancer, Rajae Belemlih retrouve son public avec « Chouq El Ouyoune » en 2002. L’album est évidemment un succès et se vend à des milliers d’exemplaires dans le monde arabe. Malgré sa maladie, Rajae Belemlih n’a rien perdu de son talent unique.
Rajae Belmlih demeure encore une des voix les plus irremplaçables de la chanson marocaine et arabe. La célébrité dont elle jouissait n’a jamais réussi à changer cette femme courageuse, à la simplicité touchante et à la modestie admirable.
Vers les dernières années de sa vie, Rajae Belmlih s'était installée aux Émirats Arabes Unis, acquérant la nationalité émiratie. Rajae s’éteindra néanmoins au Maroc, son pays, à Rabat en laissant derrière elle son enfant d’à peine 5 ans.
Ses derniers mots, de sa voix incomparable furent : "Je suis fatiguée... au revoir mon pays..."
Cette étoile marocaine brille à jamais dans le cœur de tous les mélomanes du monde.