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dimanche 30 janvier 2011

Biographie de Abdelhalim Hafez

Abdelhalim Hafez ou Abdel Halim Hafez (arabe: عبد الحليم حافظ), de son vrai nom Abdelhalim Chabana, (né le 21 juin 1929, mort le 30 mars 1977) était un acteur et un chanteur très populaire en Égypte et dans l'ensemble du monde arabe durant les années 50 jusqu'aux années 70. Surnommé "al andalib al asmar" (le rossignol brun) à cause de sa voix envoutante, il est considéré comme l'un des plus grands chanteurs arabes, si ce n'est le plus grand, étant donné que ses disques et cassettes sont les plus vendus (les chiffres de ses ventes dépassent ceux d'Oum Kalthoum). Les chansons d'Abdel Halim sont toujours diffusées sur les stations radios arabes, et beaucoup d'entre elles ont été reprises par des chanteurs contemporains.

Abdelhalim Hafez est né le 21 juin 1929 à Al-Hilwat, un village situé dans la province d'Ash Sharqiyah en Égypte.

Il est le quatrième enfant du cheikh Ali Ismaïl Shabana. Il avait deux frères, Ismaïl et Mohammed, et une sœoeur Aliah. Sa mère mourut en le mettant au monde, et son père mourut cinq ans après, le laissant orphelin. Il partit au Caire vivre avec son oncle et sa tante qui l'ont élevé. Abdelhalim se fait remarquer pour ses talents musicaux dès l'école primaire, où il impressionne son professeur de musique Mahmoud Hanafi. Son frère Ismaïl fut son premier professeur de chant. En 1940, à l'âge de 11 ans il part étudier la musique à l'institut arabe de musique au Caire où il se fait connaître en chantant des chansons de Mohammed Abdel Wahab. Là-bas, il apprend en particulier à jouer du hautbois, et il ressort diplômé de cette école de musique en 1946.

Il devient professeur de musique, mais accumule les absences préférant se concentrer sur ses chansons. Il se fait licencier par le ministère de l'éducation nationale en 1951.

Abdelhalim Hafez chante alors dans des clubs au Caire et connait un échec cuisant en se faisant huer et jeter des tomates en 1952 à Alexandrie par un public qui n'appréciait pas qu'il chante ses propres chansons. Il ne se fait vraiment connaitre que lorsque qu'il dut remplacer à la radio à la dernière minute le chanteur Karem Mahmoud.

Abdelhalim devient rapidement l'un des plus célèbres acteurs et chanteurs de sa génération. Contemporain de géants tels que Oum Kalthoum, Mohammed Abdel Wahab, Farid El Atrache pour ne citer que ceux-là, il s'est détaché d'eux en apportant un nouveau souffle pour le «tarab» et l'art de la chanson. Ainsi, on le voyait décontracté et souriant sur scène; il aimait s'amuser avec le public et jouer le chef d'orchestre. Cet amour de la scène et du public, rompant avec l'attitude crispée de ses concurrents, fut l'une des raisons de son exceptionnelle popularité. Ses performances scéniques et cinématographiques pleines de passion restent impressionnantes, car Abdelhalim souffrait continuellement; atteint de la bilharziose, il était aussi asthmatique et souffrait des séquelles d'une fracture a la jambe. Les mauvaises langues disaient qu'il utilisait sa maladie pour s'attirer la sympathie du public féminin; mais sa mort des suites de cette maladie fit taire ces accusations. Parmi ses inoubliables concerts, on note une prestation à l'Olympia de Paris en 1974. Sa dernière apparition sur scène remonte à mars 1976, et il est mort alors qu'il préparait l'interprétation de "Min ghir lih". Cette composition qu'il n'a pu interpréter sera chantée en son honneur par Abdelwahab en personne.

Ses principaux collaborateurs furent Mohamed el Mougy et Kamal Ettaouil (ses vieux amis), le géant Abdelwahab, et d'autres artistes tels que Baligh Hamdi, Mohamed Hamza ou le grand poète syrien Nizar Qabbani. Abdelwahab l'avait pris sous son aile, impressionné par la voix de son jeune concurrent; une grande amitié se liera entre lui et Abdelhalim, qui était aussi l'ami de Farid el Atrache. En revanche, le rossignol avait des conflits avec deux stars de la chanson arabe, Oum Kalthoum et Warda.

Abdelhalim était aussi un grand ami du président egyptien Gamal Abdel Nasser; il a connu le succès a l'époque de la révolution nassérienne, et faisait partie des chanteurs préférés du Président. Abdelhalim a interprété plusieurs chansons patriotiques et chantait lors des fêtes qui célébraient l'anniversaire de la révolution.

Abdel Halim ne s'est jamais marié, mais des rumeurs persistantes parlent d'un mariage secret avec l'actrice Souad Hosni qui aurait duré six ans. Les amis d'Abdel Halim et de Souad Hosni continuent toujours aujourd'hui de nier ce mariage. Souad se suicide le 21 juin 2001, à l'anniversaire de décès d'Abdel Halim.

Quand il était jeune, il est tombé amoureux d'une jeune fille avec laquelle il voulait se marier, mais les parents n'ont pas donné leur accord. Quatre ans après, les parents ont donné leur permission pour le mariage, mais elle mourut d'une maladie juste avant le mariage. Abdel Halim ne s'en est jamais remis, et il a consacré ses plus tristes chansons à cette femme, dont Fi Youm, Fi Shahr, Fi Sana et Qariat el-Fingan.

Il meurt le 30 mars 1977 au King's College Hospital de Londres, des suites d'une bilharziose qui l'a affecté dès 1940 après une baignade dans le Nil, et dont il souffrira chroniquement à partir de 1955. Des milliers de personnes ont assisté à son enterrement au Caire, ce fut les plus grandes funérailles d'Égypte après celles du président Nasser et de la chanteuse Oum Khaltoum. Quatre femmes se sont suicidées à l'annonce de sa mort.

Le chanteur Jay-Z reprend en 1999 la musique de la chanson Khosara pour sa chanson Big Pimpin. En 2006 sort un film dans lequel Ahmed Zaki incarne le rôle de son ami Halim; Après son décès d'un cancer pendant le tournage en 2005, c'est son fils qui finira le tournage. La chaine MBC a, elle, diffusé pendant le mois de ramadan 2006 un feuilleton qui retrace la vie de cette légende. C'est peu dire la popularité et l'intérêt que suscite Abdelhalim, 30 ans après sa mort prématurée qui avait plongé dans la tristesse des miliers de fans.

Ses chansons les plus célèbres sont "zay el hawa", "gana el hawa", "ahwak", "fatet ganbina", "sawah", "bilomoni leih", "nebtedi mnin el hikaya" ou encore l'immense "qariat el fingan" (N.Qabbani et M.Mougy). Cette chanson fait parler une sorte de voyante, qui s'adresse à un jeune homme, lui parlant de sa vie, de sa bien aimée qu'il cherchera toute sa vie mais qu'il ne trouvera jamais. Cet ultime et très célèbre succès de Halim ,interprété en 1976, illustre le tragique destin du rossignol.
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